Durant trois journées consécutives, les 26 étudiants de la Licence Professionnelle Management de Projet / Management d’Equipe de l’IUT d’Annecy ont vécu un dispositif pédagogique original. A cette occasion, ils ont découvert et expérimenté les techniques, outils et méthodes de créativité en vue de proposer des idées innovantes à l’entreprise MAPED.

Pédagogie de la créativité et Créativité pédagogique

L’acquisition de la philosophie comme des outils, méthodes et techniques de créativité nécessite de rendre les étudiants acteurs de leur apprentissage. Il ne s’agit pas de transmettre des connaissances de manière magistrale mais au contraire d’amener les étudiants à développer par eux-mêmes leurs compétences via un processus d’expérimentation. En d’autres mots, impossible de développer la créativité des étudiants sans créativité pédagogique !

Dans le dispositif pédagogique expérientiel mobilisé, les étudiants ont immédiatement été plongés dans les ressorts de la créativité. La chargée de projet Ressources Humaines de l’entreprise MAPED, Aurélie Mudry, accompagnée de son assistante, Daïna Bakha, a proposé aux étudiants de plancher sur leur problématique d’intégration des nouveaux collaborateurs. Le challenge créatif a débuté avec l’emploi d’une formule prompte à éveiller l’inspiration des étudiants telle que « Il serait merveilleux d’imaginer un processus d’intégration ludique et original… ». A partir de cette vision commune, les étudiants ont défini et se sont ensuite engagés dans des défis créatifs, comme « le collaborateur devra se souvenir toute sa vie de son intégration chez MAPED ».

Pour la suite du voyage au cœur de la créativité des étudiants, la première escale a été des jeux d’échauffement qui facilite le passage de l’hémisphère gauche du cerveau, celui du raisonnement, à l’hémisphère droit, celui de l’imagination. « C’est essentiel en fait de faire cela, de se conditionner à changer de mode de pensée » déclare Quentin, étudiant de la LP. Les escales suivantes ont permis d’expérimenter les techniques créatives dites de « divergence » (générer un maximum d’idées et d’alternatives) et de « convergence » (sélectionner les idées) propres à la méthode Creative Problem Solving (CPS). « C’est un bon moyen de sensibiliser au pouvoir de l’intelligence collective basée notamment sur l’écoute et la prise de risque. Cela permet aux étudiants d’aller au-delà de leurs premières idées qui peuvent les emprisonner. » estime Sandra Dubouloz, Maitre de Conférences qui a animé ce séminaire. « D’un point de vue pédagogique, c’était ludique…on le vit en direct, on le fait, on le teste…il n’y a rien de tel !» se rappelle Martin, étudiant de la LP.

La fin du voyage initiatique a été marquée par une cérémonie, en présence d’Aurélie Mudry et Daïna Bakha de MAPED, durant laquelle les étudiants ont présenté à la façon du story-telling leur concept qu’ils ont matérialisé par une Product-Box. « Ce qui m’a beaucoup plu, ce sont les Product Box…c’était vraiment intéressant de formaliser les idées de cette façon. » indique Aurélie Mudry de MAPED. Cette cérémonie a également été l’occasion d’élire, du point de vue d’un jury composé du demandeur, MAPED, et de l’enseignante facilitatrice de créativité, comme de celui des étudiants créatifs, la Product Box et le concept global d’intégration façonnés pour MAPED les plus convaincants et inspirants. « On a retenu beaucoup d’idées issues de ce séminaire pour élaborer notre projet d’intégration des collaborateurs. J’ai été réellement surprise par la forte envie des étudiants de répondre à notre besoin en prenant tous les paramètres en compte, notamment la transmission de nos valeurs. Ils sont allés assez loin dans l’imagination, la créativité. Certaines des idées ont été retenues et concrétisées chez MAPED. D’autres, non. Vous savez, les lignes ne sont pas si faciles à bouger au sein des entreprises. » Le fait de répondre à une demande d’entreprise comme MAPED et que le demandeur relève l’intérêt des idées qui ont émergé et leur potentielle application, a été très valorisant pour les étudiants qui ne réalisent pas forcément la force de certaines des idées qui ont émergées au cours du processus. « Ce qui a été très stimulant, ça a été de travailler sur un cas concret. Il y avait un vrai challenge à ce que nos idées soient sélectionnées », explique Martin. Aujourd’hui Sandra DUBOULOZ espère que cette expérience ouvrira la porte à d’autres fertilisations croisées de ce type et lance un appel aux entreprises désireuses de bénéficier de la créativité des étudiants.

Pour finir, ce sont les témoignages des étudiants une année après ce séminaire de créativité qui expriment le mieux l’intérêt durable de cette expérience : « En vrai, ce module était d’autant plus intéressant qu’on a rapidement pris conscience, avec Martin, qu’on pouvait le répliquer dans le cadre de notre projet au service de l’association les ‘Blouses Roses’… et je l’ai d’ailleurs encore récemment mobilisée dans mon entreprise avec les personnes de la direction », explique Quentin.